Steppes et cites mythiques sur la route de la soie

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“Villes mythiques et paysages magnifiques” pourraient bien résumer ce merveilleux mois passe dans cette région de la “Grande Tartarie”… (ca en jette “Grande Tartarie” non? Et puis comme nous, ca vous fera réviser votre histoire-géo…)

Mais commençons aujourd’hui par quelques présentations… Hugh et Pauline. Anglais, un cœur qui en pince un peu pour la France et sa langue (qu’ils maitrisent fort bien), jeunes retraites ils continuent de découvrir le monde, comme ils l’ont toujours fait, a coups de pédale! Rencontres a Baku, on se suit a une demi-journée d’écart dans le désert et c’est a Nukus, première étape que nous nous retrouvons. Ensemble, nous allons admirer l’une des plus remarquable collection d’art (essentiellement peinture) de l’ex-URSS. L’occasion aussi de découvrir l’art traditionnel de la région (le Karakalpakistan) mais surtout son histoire, qui porte le poids d’un désastre écologique… Paysage de marée basse. Tristes tableaux que ces bateaux couches sur leurs flancs. Ils attendent une mer qui ne reviendra plus, l’Aral s’en est allée, réquisitionnée pour le coton…

Et des champs de coton, nous en croisons de Nukus a Khiva. Ils sont immenses. Perdus au milieu de ces hectares de sillons, armes de simple houes, hommes, femmes, enfants (surtout des femmes d’ailleurs) semblent biner a l’infini… Les champs appartiennent a l’Etat (plus ou moins au président…) qui réquisitionne -sous peine d’amende- tous les lycéens et universitaires lors des semaines de récolte et fixe le prix d’achat des productions. Les villageois, eux, ont juste le droit d’être productif et d’accepter une faible rémunération.

Puis nous voila a Khiva, première grande émotion… De massifs remparts en adobe ceignent la vieille ville. Derrière, trônent de splendides dôme bleus turquoises tandis que des minarets de terre, parfois recouverts de ces mêmes magnifiques faïences allant du bleu au vert, s’élancent vers le ciel. Guillain y voit des phares bretons mais ce doit être le mal du pays… La grande porte de la ville passée, nous voila transportes 2000 ans en arrière… avec certes quelques changements… Les marchands ne parlent plus perse ou turc mais anglais ou français, ils vendent des magnets a la place des légumes et Katya, LA chamelle de la ville a délaissé sa caravane et pose pour les touristes. Mais nous sommes tout de même envoutes par la splendeur des lieux. Les façades des mosquées et des medersas, impeccablement restaurées, sont recouvertes de faïences bleues nuits ou fines arabesques et motifs floraux s’enchevêtrent. Ainsi, d’émerveillements allant crescendo (l’ordre est important), nous découvrons Boukhara puis Samarcande. Mosquées et medersas deviennent titanesques (ou tamerlesque devrait-on dire) et leurs façades superbement faïencées en font des décors féeriques, il ne manquait plus qu’ Aladin sur son tapis volant! Au sanctuaire de Samarcande on s’offre un cours d’histoire de l’art, on se greffe a un guide qui nous transporte de mausolées en mausolées, de véritables bijoux de pure faïence.

Le soir, poses dans nos petites auberges, c’est réunion de baroudeurs… Le baroudeur vient essentiellement d’Europe. S’il n’est pas français il aime bien se moquer d’eux, de leur anglais et  c’est vrai qu’il y’a de quoi… Il suffit d’un “hello” a 2 français pour se reconnaitre! Le baroudeur est beaucoup a vélo, c’est tendance le cyclo-voyage en Asie Centrale. Il parle beaucoup de visas, mais c’est bien utile! Enfin, il partage son voyage et c’est cool, ca donnes des idées!!

Mais l’Ouzbékistan, ca n’est pas que ses villes mythiques. Encore une fois, des paysages époustouflants! Steppes, montagnes arides… c’est tellement beau que même a vélo ca va trop vite. On voudrait l’poser pour parcourir a pied ces immensités. Bivouac perdus, aigles en rase motte, araignes du soir, scorpions du matin… que du bonheur!

Le bonheur, c’est aussi le cœur ouzbek. Toujours prêt a accueillir, a offrir cadeaux ou nourriture. Une simple invitation pour un the se transforme en repas arrose de vodka! Quand on pense a ces baroudeurs qui nous avouent la fréquente inhospitalité de France…

On profite bien des villes et on aime prendre notre temps en campagne mais le visas n’est que de 30 jours! on a donc squouizé 400 km de désert et de mauvaise piste (on avait déjà bien donne) et expérimenté le train ouzbek entre Khiva et Boukhara. Pas triste l’expérience! En joyeuse compagnie de Wolfgang, un allemand septuagénaire en cyclo-voyage qui rit aux éclats environ toutes les 5 secondes et d’un personnel de bord chauffe a la vodka, on a mis le feu! Bières chaudes, tenue de marcel, lambada, cabine du chef de wagon (1m2 avec banquette!) transformée en dancefloor, les indispensables d’une bonne nuit en train!

Une réponse "

  1. Bonjour, Guillain et Anne-Laure. Nous participons grâce à vos commentaires et vos photos à la découverte de la Route de la soie à travers les coupoles bleues des mosquées un vrai ravissement architectural ainsi que les rencontres des habitants très accueillants apparemment une qualité à développer en France!!!!! A bientôt de vos nouvelles. Catherine et Bertrand Le Corre

  2. Salut Guillain et Anne-Laure.
    C’est toujours un grand bonheur l’arrivée de ces nouvelles. J’adore vous lire et voir votre avancée sur notre belle planète avec vos grand coup de pédale.
    Bonne continuation !
    Pierre-Alain

  3. Bonjour, valeureux pédaleurs.
    Quel bonheur de vous lire. Vos nouvelles sont toujours attendues.
    Ces belles photos, jointes à votre récit, nous rappellent un merveilleux voyage dans ces contrées lointaines. Nous étions aussi tombés en admiration devant ces mosquées de Khiva, de Boukhara et Samarcande. Il nous semble ne pas les avoir vues en si bon état. Certains dômes méritaient une restauration dont vous bénéficiez.
    Continuez bien la route. De vous lire nous donne l’envie de repartir…
    Bises. Jacqueline et Gaston

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